Personne non identifiée à l’esprit forcé de se diviser en plusieurs identités, chacune avec un ensemble de souvenirs séparés, créant une amnésie dissociative et la plaçant dans l’incapacité de dire qui elle est :
Dans la peau de Loransse Doe
Loransse Doe est une artiste plasticienne bruxelloise autodidacte directement influencées par ses origines familiales, sa grand-mère étant chiffonnière au Marché aux puces de la place du Jeu de Balle. Elle glane depuis son tout jeune âge des objets insolites ainsi que toutes sortes d’étoffes qu’elle nettoie, répare, découpe et transforme afin de créer un univers bien à elle
Son besoin obsessionnel de toucher tout ce qu’elle voit est le point de départ de toute sa recherche artistique, tout comme les poupées, ses compagnes de jeux dans son enfance, ses «seules interlocutrices », étant une enfant très timide et solitaire
Confrontée de près et de loin à des situations qui l’ont questionnée, voir ébranlée, elle a été amenée à réfléchir à certaines dimensions historiques sur la place (dans la société) de personnes précarisées, marginalisées et minoritaires
Très vite, la sensation de participer à quelque chose de grave, d’éthiquement inacceptable l’a mise en situation de malaise profond. Elle a ressenti le besoin viscéral d’agir et surtout de questionner tous ces enjeux, toutes ces réalités
L’art, la sculpture, la peinture, les installations lui ont offert cette possibilité de poser un regard, un acte directement en lien avec sa perception de la société.
Dans ses installations, elle crée des univers ayant pour objet de parler de thématiques de société, en particulier de la femme dans sa dimension psychologique, sociale, culturelle, économique, physique et autres.
Mais d’autres thématiques sont forcément abordées comme la question de l’identité, de la violence sociétale, de la marginalisation...
On peut voir dans ses installations des formes « d’allégories » permettant une interprétation ouverte et propre à chaque personne, dans une ambiguïté cultivée et assumée afin que cela fasse écho en chacun·e.
Ce qui l’intéresse, c’est la vision à la fois commune et singulière, générale et personnelle du spectateur.
Sa recherche tente de déstabiliser les croyances profondément inscrites en nous, en proposant une juxtaposition d’affects incompatibles et d’injonctions de la société (conscientes ou inconscientes) qui s’excluent mutuellement.
Créer un univers d’émotions contradictoires pour provoquer une remise en question des valeurs véhiculées dans nos sociétés quitte à provoquer une déchirure, un conflit intérieur et/ou de la confusion dans nos systèmes de construction sociale est le socle de sa recherche.
Ses créations sont très féminines, très raffinées, mais peuvent également être très brutes tant dans l’interprétation que la manufacture. Elles donnent un furieuse envie d’être touchées !
Le visiteur est pour ainsi dire contraint à s’immerger complètement dans son univers, il n’est plus un simple spectateur !
Un immense merci à vous, les artistes derrière l'objectif, qui avez su capturer l'essence de mon travail. Vos photos donnent une nouvelle vie à mon art. Cela compte beaucoup pour moi. Un clin d'oeil spécial à Bruno, le pilier logistique sans qui mes installations n’auraient pas vu le jour, son expertise a été essentielle à leurs réalisations.
" Que cette ornemaniste autodidacte, animée d’un besoin viscéral de réfléchir profondément sur le sens de la vie, en est venue à une démarche si particulière que son œuvre est absolument originale. Et qu'elle offre, cette année encore, une exposition sympathique, curieuse et fascinante, déroutante, réalisée par une créatrice résolument hors- les-normes ... "
